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Entre en ton Enfer !

// Je n’ai pas rendu visite à ces petits alchimistes, pulvérisés, incontinents*, du cachemire. Et pourtant quand je me regarde dans le miroir, je ne vois pas un étranger dans la glace, seulement un pauvre indien dépigmenté, les yeux nageant dans des orbites creusées par un sommeil impossible. Lorsqu’il ne reste plus que la peau sur les os, la dernière porte à ouvrir est celle de la folie… Bienvenue à Delhi !

DSC01568 [800x600modif]Mais pour cela, il reste la frontière de Banbasa à franchir. Je grimpe dans un tuk-tuk à cheval pour effectuer les quinze derniers kilomètres qui me sépare de l’ancienne colonie britannique. Le passage des postes administratifs se fait sans encombre, un tampon par ci un tampon par là, et nous franchissons le pont qui sépare le Népal de l’Inde. Ma première impression est olfactive. Dès la rivière traversée, l’odeur n’a plus rien avoir les joies népalaises, ici… çà pue !

Pour me mettre tout de suite au parfum de ce qui m’attend, le rickshaw essaye de me faire croire que nous nous étions mis d’accord sur un prix en roupie indienne (deux fois la valeur de la roupie népalaise). Mais le pompon arrive lorsque j’essaye de retirer un peu d’argent. 20 000 roupies, rien ne se passe si ce n’est un message à l’écran de l’automate pour m’annoncer que je suis limité à 15 000 roupies par jour. Je retente ma chance en demandant seulement 10 000 roupies et cette fois j’obtiens un reçu m’indiquant que j’ai déjà atteint le plafond journalier. La banque étant encore ouverte, je demande des explications aux employés (qui parlent un excellent anglais). Ils s’en contre-fichent et me le font bien savoir en me conseillant de prévenir ma banque pour que la transaction soit bloquée. J’ose à peine leur demander si je peux utiliser un de leur poste avec internet, la réponse est claire… NON !

Dans ce petit village frontalier, internet ne court pas les rues. Cependant je finis par mettre le grappin sur une petite agence de voyage où deux jeunes plutôt cools (désinvoltes serait plus approprié car ils attendent juste 16h pour rentrer chez eux) me laissent utiliser leur ordinateur entre deux mises à jour de leur profil facebook. En espérant que la banque réussira à régler ce problème rapidement, avec les quelques roupies népalais qu’ils me restent, je prends le pari de réserver un bus de nuit pour Dehli afin de ne pas m’éterniser à Banbasa. Dans le but de bien dormir, j’arpente les rues avec mes deux sacs sur le dos et je compte sur les indiens pour me consumer nerveusement. En effet, ici, c’est moi le phénomène de foire. Tous les objectifs des téléphones portables sont braqués dans ma direction. Je suis surpris, déstabilisé, un peu comme avec la nourriture qui ressemble comme une sœur à sa jumelle népalaise mais en beaucoup plus épicée ! (Du coup je ne suis pas malade).

DSC01545 [800x600modif]Le bus arrive avec une heure d’avance, le soleil en tombe de surprise. Au clair de la lune, le véhicule ne m’inspire pas plus confiance. Il n’a pas l’air confortable. Je profite d’être le premier à monter dedans pour poser mes affaires sur le siège solitaire à côté du chauffeur. Cette place m’offre un peu de liberté pour étendre mes jambes et ne pas être trop brassé si je veux m’endormir. Foutaise ! Nous partons avec plus d’une heure et demie de retard sur ce qui m’avait été annoncé. Nous partons donc à l’heure des standards indiens pour une nuit interminable. Oubliez tous ce que je vous ai racontés sur les trajets de bus au Népal, le simple fait de repenser à ce parcours me fout le cul en larmes. La nuit est un calvaire, la route est rongée de nid de poule, je saute sur un siège dur comme du fer, le klaxon est en marche sans discontinuer et si par malheur il ne suffit pas, le chauffeur voilé comme un taliban hurle à la mort ! Deux coups de frein bien sentis me font embrasser la poussière aveuglante du pare brise. (Pourtant j’ai passé de longues minutes à chercher la ceinture). La trouille de l’accident est permanente… je ne ferme pas l’œil de la nuit ! Lorsque nous arrivons à 4h00 du matin, c’est encore vivant mais complètement épuisé, cassé que je prends ma première résolution indienne… Voyager en Train !

Encore engourdi du trajet, heureux de pouvoir me pincer et constater que je ne rêve pas, je pose le pied droit (je ne suis pas superstitieux mais se lever du pied gauche met de mauvaise humeur) sur le sol de la station de bus. Mon sac à dos récupéré, un taxi vient m’aborder pour me proposer le trajet jusqu’au Main Bazar pour 400 roupies, à peine eu le temps d’entre ouvrir mes lèvres et refuser poliment… que les « auto-rickshaw » s’agglutinent autour de moi comme des mouches. Sans que je ne dise rien, ils commencent à négocier entre eux… 300 roupies, 200 roupies pour moi… Finalement au lever du jour, on me transporte jusqu’à l’hôtel pour 150 roupies. Je viens de recevoir un cours illustré d’économie : La concurrence est positive pour le client !

DSC01548 [800x600modif]Après quelques heures de sommeil dans un hôtel qui n’est pas si pire comme dirait certains. Le propriétaire se propose de m’appeler son chauffeur pour qu’il me dépose gratuitement à l’office de tourisme. Fatigué, je ne suis pas contre un peu de gentillesse. Dans la réalité, il s’agit d’un taxi qui me demandera une commission pour la course jusqu’à l’agence de voyage du propriétaire de l’hôtel. L’agence essaye de me vendre un tour complet pour atteindre Calcutta en visitant le Rajasthan pour plus de 1000 euros. Complètement déboussolé, je sors de l’agence et grimpe dans le premier « auto rickshaw » pour qu’il me conduise à l’office du tourisme de la ville. Rebelote ! C’est devant une autre agence qu’il me dépose, après une troisième déconvenue, je rends les armes, et je finis par me résoudre à boucler la visite du Rajasthan pour la première fois du voyage dans une agence qui me permet de rester en accord avec le budget maximum journalier que je me suis fixé.

A la maigreur s’ajoute la déception, New Dehli ne correspond en rien à l’image que j’avais de l’Inde, sauf dans la roublardise de sa population. L’architecture du centre ville ressemble à s’y méprendre à celui d’une capitale occidentale mais où l’arnaque se cache à chaque coin de rue. L’hôtel me fait une impression de plus en plus louche avec son patron qui détient une agence de voyage ainsi que quatre guesthouses les unes à côté des autres. Je le surprends à écrire mon nom dans le livre d’enregistrement de deux des hôtels. Blanchiment d’argent ?! Je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir car il m’a refilé un virus sur mon disque dur externe… J’ai perdu la quasi-totalité de ma musique et de mes textes dans cette affaire. Je ne sais plus vraiment où donner de la tête, ici, tout semble suspect jusqu’aux sourires des enfants qui usent et abusent de leur souplesse dans l’espoir de récupérer quelques roupies. En tout cas, c’est dépaysant mais pas très plaisant, comme la vie de ce monsieur qui passe ses jours et ses nuits dans un trou qu’il a aménagé d’un lit, d’une étagère et d’un poste de radio. Il tire le rideau pour son intimité, mais çà n’empêche pas ses pieds de déborder dans la rue lorsqu’il dort. Quelque soit l’heure à laquelle je traverse, il est là ! Comme lui, je passe ma soirée à méditer sur mon sort… Je décide d’arrêter de me plaindre, de me lancer corps et âme dans l’expérience indienne tout en protégeant ma tête pour qu’elle reste accrochée sur son socle de rêve. Trouver une clé pour comprendre l’incompréhensible de ce pays, voilà la théorie, il n’y a plus qu’à…

La réalité est beaucoup plus contrastée. De bon matin, les affaires reprennent, tous les magasins sont fermés mais les arnaqueurs sont déjà au rendez-vous. Je rencontre dans la rue un jeune homme de mon âge, plutôt sympa au premier abord (comme tous les Arsène Lupin). Après une heure à discuter de tout et de rien, il se propose d’aller dans l’agence de tourisme pour connaitre le réel prix afin que j’obtienne un point de comparaison pour négocier. Pas très emballé par sa méthode, je lui réplique qu’il n’a qu’à y aller mais moi je ne retourne pas dans l’office. Trente secondes plus tard, je n’ai pas encore eu le temps de partir qu’il est de retour dans la rue avec Kumar, le vendeur.

-Kévin, Qu’est ce qu’il se passe ? hurle Kumar dans un français impeccable.

Rouge de honte et très embarrassé, en anglais pour que tout le monde comprenne, je lui explique qui est ce jeune homme. Je n’ai pas fini ma phrase que l’arnaqueur se dérobe. Envolé ! Kumar me confie que c’est un rabatteur qui veut faire descendre le prix pour se prendre une commission. Je le sens très énervé et remonté contre moi (ce qui peut facilement se comprendre). Du coup j’use de ce que j’ai déjà pu observer des indiens… Ils sont très fiers, et quoi qu’ils fassent le plus important est le business. Du mendiants dans la rue au patron d’une agence de tourisme, ils vous parleront du business… de leur business… alors je flatte l’égo de mon vendeur en entamant une discussion sur son business. Il finit par me proposer de récupérer l’argent que j’ai avancé ou de revenir à 16h00 afin d’officialiser le contrat pour la visite du Rajasthan.

DSC01646 [800x600modif]Lors de cette expérience, je prends conscience qu’il faut se méfier de tout le monde. Avec ma gueule fatiguée de blanc bec, je vais me sentir seul dans ce pays, alors pour me changer les idées, je file sous terre… Pour un tarif absolument dérisoire, le métro de Delhi est d’excellente qualité. J’en arrive au point de me demander si je ne dois pas rester ici à observer les indiens. Dans cette fourmilière le spectacle est garanti. Çà commence avec l’entrée, où la sécurité comme dans tous les endroits publics du pays est renforcée. Un militaire pointe son arme en direction de la foule qui présente un à un ses bagages. A côté, les aéroports français en période « Vigipirate » ressemblent plus à une fouille d’entrée de bal de village. Puis les couloirs s’enchaînent avec des rappels permanents sur les risques encourus en cas de crachat. La vie souterraine doit être frustrante pour les indiens, comme ces wagons spéciales filles qui empêchent toute mixité. La foule avance dans un mouvement perpétuel, entre les habitués qui ne regardent que leurs pieds et les usagers exceptionnels qui ont peur de l’escalator au point de se demander comment monter dessus sans coincer son sari. C’est un vrai film comique. Mais le plus drôle reste le moment d’entrer dans le wagon. Les indiens, sages et disciplinés comme des japonais, forment deux queux bien distinctes derrière une ligne jaune afin de laisser sortir ceux qui sont à l’intérieur. Hérésie ! Tout change dès que le métro arrive, ce calme apparent laisse place à une foire d’empoigne digne d’une bagarre générale sur un terrain de rugby. Bonne chance ! De la chance, il en faut également pour sortir. Il y a tellement de monde pour retourner à la surface de la terre que cela peut facilement prendre une dizaine de minute. Soit une éternité quand les gens vous collent, vous poussent et sont prêts à vous marcher dessus pour gagner vingt centimètres vers la sortie.

DSC01625 [800x600modif]Je profite de mon retour dans la fournaise de la ville pour visiter le Red Fort qui ne présente pas grand intérêt à mes yeux si ce n’est que j’y fais ma première rencontre totalement désintéressée (ou presque : juste une photo avec deux jeunes de Bombay). J’enchaîne en me laissant errer comme une âme en peine devant la misère de la vieille ville. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à l’image que je me faisais de l’Inde. Çà grouille de pauvreté et de gens difformes, çà pue et c’est évidement très sale… à tel point que même les animaux ne veulent pas manger dans les poubelles. Misère ! Et ce n’était pas le nom de ma chienne… J’ai l’impression d’être sur un ring de boxe pour mener un combat sans fin contre un nuage de mouche. Avancer dans ces conditions devient très vite étouffant et lorsque la foule s’ajoute aux insectes, je préfère abandonner la partie et oublier la visite de la mosquée.

De retour à l’agence, je retrouve Kumar me proposant une ristourne inespérée de 35 euros. Il y a du bon dans les rabatteurs qui s’envolent, à moins que mon vendeur fût comme maître corbeau tellement flatté par le renard qui s’intéressa à son business qu’il a fini par lâcher un morceau de son fromage. C’est aussi en rentrant à pied de nuit en direction de l’hôtel que je constate avec effroi le nombre de clochards endormis sur le trottoir aux portes de New Delhi. Ils sont totalement recouverts d’un drap délavé comme les morts dans leur linceul.

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DSC01652 [800x600modif]Pour ne pas connaître les mêmes mésaventures que la veille, je décide de commencer la journée en allant me réfugier dans le temple de Lakshmi Narayan. Sur la route, à la lumière du jour, je suis frappé par le nombre de personnes dépigmentées que je croise… le vitiligo est une vraie épidémie dans ce pays. Ils sont plus blancs que blancs avec quelques restes épars de leur couleur naturellement terreuse. Le visite du temple, très beau mais où les photos sont interdites est une excellente idée. Dans cette demeure hindoue, je suis pris de sentiments contradictoires, troublé par le calme et la volupté qui y règne contrairement à la folie de la rue, mais je suis surtout oppressé par toutes ces svastikas, tellement nombreuses que les nazis en auraient été gênés. Il est également amusant de voir la similitude dans la manière de prier entre les hindous et les musulmans (ce qui ne les a pas empêchés de se massacrer sauvagement pendant des années pour accoucher du Pakistan). Pieds nus, ils se baissent pour embrasser le sol devant leur idole, mais contrairement aux mosquées, il n’y a pas de moquette dans ce temple alors je jongle avec mes pieds entre les dalles chaudes et froides.

DSC01677 [800x600modif]Je poursuis ma journée touristique et culturelle en direction de la porte de l’Inde largement inspirée de l’arc de triomphe parisien. Il était écrit qu’un jeune viendrait m’aborder. Méfiant, je ne suis pas très accueillant et au lieu de simplement répondre à ses questions, je décide de jouer avec lui. C’est ainsi qu’à leurs traditionnelles requêtes (toujours les mêmes), j’en profite pour lui exposer une vision très libertaire de la religion… Pas de réaction, il change de sujet au moment où un éleveur de serpent me fiche la frousse avec sa musique et sa bête qui monte… qui monte. Je préfère déguerpir ! Quant à mon étudiant, il est toujours à mes basques et me fait un joli discours raciste à propos des musulmans qui mangent les vaches sacrées. Je rentre dans le jeu à fond, en lui répliquant que j’adore aussi dévorer les vaches. Pas de réaction, il change de sujet et enchaîne sur Hollywood et ses films. Je sais à présent qu’il y a une entourloupe à venir avec ce gars. N’importe qui, provoqué comme je l’ai taquiné, aurait soit fui, soit défendu et expliqué sa position. Il n’a fait ni l’un ni l’autre… il cherche quelque chose. A force de le voir marcher dans mes pas, je me prends pour Gandhi devant la stèle commémorative de son parcours en Afrique du Sud avant de revenir transformé en prêcheur de la paix dans son pays natal. Malheureusement pour mon disciple, je n’ai pas la grandeur d’âme du Mahatma, et lorsque le moment du départ approche, il me dévoile son histoire… la perte de son père, son envie de visiter Delhi mais son ami qui n’est pas là pour l’héberger, etc.… Je suis gêné de ne pas lui apporter de l’aide, mais je lui offre mon adresse mail pour garder contact… Je n’aurai plus jamais de ses nouvelles, ce qui me conforte dans l’idée qu’il ne me mentait peut être pas, mais qu’il espérait beaucoup plus de moi, à mon insu…

DSC01569 [800x600modif]Pour la première fois du voyage, je suis happé par la solitude… la mauvaise, celle qui vous dévore de l’intérieur, celle qui vous ronge au point de vous faire embrasser la paranoïa. Le parallèle entre mon rêve d’enfant qui a pris son envol sur les rives de Cape Town et la vie de Gandhi, revenu métamorphoser d’Afrique de Sud, est trop lourd à supporter. Je me sens vide, impuissant, n’ayant ni la force ni le courage d’inverser le cours des choses. L’expérience malheureuse avec le jeune homme, que j’ai laissé tomber, est amplifiée lorsque je traverse de nouveau les abords de New Delhi à l’heure où la lumière naturelle s’éteint. Le trottoir est rempli de gens vivants comme des animaux n’ayant jamais eu la chance de connaître le respect dans le regard des autres, n’ayant jamais été traité comme des humains, n’ayant jamais pu vivre dans des conditions « acceptables », alors ils se sont adaptés à leur environnement… Ils vivent sans pudeur ni intimité au milieu de la puanteur et des rats. Ils pissent de partout pour marquer leur territoire sans jamais se révolter contre l’injustice de leur situation. Il y a dans cette scène, tout ce qui habituellement embrase mon cœur. Il y a dans ce traitement de nos confrères, tous les arguments pour que mon sang s’enflamme… mais ce soir, je ne ressens rien, ni culpabilité, ni pitié, ni désespoir, ni rage… ce soir, je ne ressens plus rien pour ce peuple qui m’indiffère.

Afin d’oublier et/ou me complaire dans ce sentiment d’indifférence, je regarde les quelques albums qu’il me reste sur l’ordinateur… Pas grand-chose, mais entre Lou Reed et Leonard Cohen, j’opte pour la provocation du premier. C’est sur les accords d’un rock animal que je finis par m’endormir… Au petit matin, j’apprends en surfant sur la toile, que Lou Reed, épuisé de la situation, a fini par nous abandonner… Triste coïncidence, Sad Song !

Dans ce pays où mésaventure rime avec quotidien, c’est avec joie que je constate qu’il n’y a pas de problème pour quitter l’hôtel. Comme à chaque fois que les événements se déroulent sans encombre, je suis surpris, mais le plaisir est toujours de courte durée. Affamé, je m’arrête prendre un repas dans la rue du Main Bazaar. Je demande le prix d’un beignet et des poix chiches.

-30 roupies !

Je me lance et je trouve même que çà n’est pas mauvais du tout. Quant j’ai fini la note a doublé. En effet, sans que je ne lui demande rien du tout, il m’a glissé deux beignets dans l’assiette, soit deux fois trente, soixante roupies. Le prix dérisoire importe peu, mais la façon de faire est très typique et représentative de la mentalité indienne.

DSC01693 [800x600modif]Je profite de mes dernières heures de liberté à voyager seul avant d’être enfermé dans le temps de l’agence de voyage pour découvrir le Lotus Temple. Comme bien souvent, je ne fais pas attention au fait que nous sommes lundi. Même en Inde, il s’agit d’un jour maudit, la plupart des sites ont portes closes. Peu importe, plus que la beauté du temple, l’attraction ici, c’est… moi ! Et une photo par ci, une photo par là… je devrais sérieusement songer à me faire rémunérer. Une nouvelle ligne à ajouter sur mon CV, mannequin dans le fleuron des anciennes colonies britanniques. Lorsqu’on me demande de poser au côté d’une petite fille, je suis consterné de voir qu’elle ne sait pas sourire… seulement montrer ses dents ! Bonjour Tristesse.

Dans le brouillard de pollution permanent qui règne sur Delhi, je retourne à l’agence récupérer mes affaires avant de rejoindre la gare. Des les bureaux, je croise un américain ainsi qu’un couple de français habitués à voyager et qui vont réserver un tour pour la première fois car les indiens sont trop… fatiguant ! Je ne suis pas le seul à en avoir marre de cette agitation permanente. Les hôtes de cette terre maudite, qu’on surnomme le sous continent en raison de sa taille et sa population, en ont bien conscience, et ce n’est pas innocemment qu’ils écrivent sur les vitres de toutes les agences de tourisme… INCREDIBLE INDIA !

// Couché dans le train me revient en mémoire les paroles… « How do you think it feels ? », Comment penses tu que çà se passe quand tu t’en vas ? Ici bas, je quitte juste l’enfer où l’on ne voit jamais le soleil pour une nuit dans ce wagon à contempler les étoiles et en voir briller une nouvelle. Tchô Lou… Adieu Delhi !

 *Pour cette métaphore, je me suis permis de jouer sur le double sens des vers de Thiéfaine « Demain tu verras tous ces petits alchimistes, Pulvériser un continent » dans la chanson de circonstance, le chant du fou.

Delhi:

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Vendredi, janvier 31st, 2014
Filed under:
Inde.
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10 Comments to “Entre en ton Enfer !”

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@Papi et Mami du Jura: Bonjour!
L’Inde n’est pas un pays facile à appréhender au début, mais je suis sur qu’il va me manquer dans le futur… Quant au Laos, pays merveilleux, je doute fort qu’à l’époque de la guerre d’Indochine les « Falang » étaient accueillis avec le sourire et la fleur au fusil. ;-) La route continue et c’est un nouveau pays qui m’ouvre ses bras pour la semaine prochaine… Le Cambodge! Je suis impatient de découvrir çà, mais je ne vous oublie pas pour autant et je vous embrasse fort.
A bientôt.

février 5th, 2014
Kassé

Bonjour Kevin,nous venons de lire des passages de ton blog et il semblerait que l’inde ne soit pas le paradis. Te voilà maintenant au Laos , que j’ai failli connaitre au moment de la guerre d’indochine, j’étais alors trop jeune pour m’engager. Nous te souhaitons bonne route dans ces pays qui semblent très hospitaliers. Nous te remercions pour la carte postale qui nous a fait très plaisir et nous t’embrassons très fort. A bientôt de te revoir

février 4th, 2014
Papi et Mami du Jura

@stef:
Hey! çà fait plaisir de voir que tu suis mes péripéties. ;-) Merci.
C’est sur qu’à l’époque c’était grand luxe… mais le problème n’est pas encore résolu, en Asie c’est du riz matin, midi et soir, qu’il soit fris ou collant, épicé ou sans gout, c’est Obligatoire ! :-P
A bientôt.

février 2nd, 2014
Kassé

@zolive: M’enfin on arrive quand même à trouver des gens qui ont 5 minutes pour boire une bière! J’suis sauvé ! ;-)

février 2nd, 2014
Kassé

@flo et mau: Coucou! L’inde n’est pas si dangereux, il suffit d’avoir les idées claires et l’estomac bien accroché ! Bisous

février 2nd, 2014
Kassé

@ZOBETTE: Ce fut un travail éprouvant de se construire un physique d’indien pour mieux les comprendre… Heureusement qu’aujourd’hui je me régale de petit pain au chocolat dans l’ancienne colonie française qu’est le Laos. Bisous

février 2nd, 2014
Kassé

Finalement, le riz que tu bouffais sur Lyon, c’était caviar même si tu t’en plaignais !
Les temps changent……
courage.
PS :
Tes récits son passionnant et tellement bien narrés que tu nous transportes le temps de la lecture
A+

février 1st, 2014
stef

C’est pas trop pire!!! courage Kevin.

février 1st, 2014
zolive

coucou , je vois que l inde est un peu dangereux , fais attention a toi , gros bisous

janvier 31st, 2014
flo et mau

Mon dieu que t’es maigre!!!!! Fais attention à toi mon pti Kevin. Je pense fort à toi. Et encore merci pour les photos de ton blog. PLEIN DE BISOUS

janvier 31st, 2014
ZOBETTE
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