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Mon nom est Pur, Udaipur !

// Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Question pour un champion. Top. Je suis la ville de naissance de la panthère Bagheera. Je fus un état princier sous l’ordre des Mahârânas avant d’être rattaché au Rajasthan en 1949. J’abrite le Lake Palace au milieu d’un lac artificiel nommé Pichola. Je suis principalement connu pour être le terrain de jeu de James Bond (à l’époque où il était encore un espion au regard séducteur et aux cheveux… bruns !) dans le film Octopussy… Je suis, Je suis… Pur, Udaipur !

DSC02134 [800x600modif]Après la parenthèse enchantée de Ranakpur et avant de rejoindre ma dernière étape au Rajasthan, dans le bus je retrouve l’Inde que je n’aime pas. Non pas à cause de sa chaleur (34 degrés à l’ombre) mais plutôt par la connerie de ses habitants dès qu’ils ont un peu de pouvoir. Complètement brassé à l’arrière du véhicule, je demande au contrôleur si je peux m’asseoir sur le siège vide à côté de lui à l’avant du bus.

-NON ! Et bouge tes jambes de l’allée !

Fier comme un coq, il dépose un tissu et sa machine sur le siège afin d’être certain que je ne prenne pas la liberté de m’y asseoir. Une place devant finie par se libérer et je file la récupérer sans demander l’autorisation à qui que ce soit. Après quelques minutes, je me sens mieux, il n’est plus question de vomir mais de jouer un peu. Je demande au contrôleur d’enlever sa main de mon siège (qui soit dit en passant ne me gênait absolument pas), mais quand on nait con on est con ! Alors il n’y a pas de raison… Puis des jeunes finissent par s’asseoir à côté de moi, ils parlent un peu anglais et je me réjouis d’avance de pouvoir dialoguer avec eux. Je déchante très vite, car leur discours peut se résumer en deux mots : « How much ? ». Ils veulent m’acheter mon Ipod, mes chaussures, tout, la seule question qui les intéresse et de savoir combien je suis prêt à les vendre.

Le voyage me parait bien long et éprouvant. J’arrive à la gare un peu excédé, et sans m’en rendre compte je fais mon indien. Je demande le prix à un rickshaw pour rejoindre mon hôtel. Il m’annonce 50 roupies normalement, mais comme le centre est fermé à cause de Diwali, il est obligé de faire un long détour et du coup c’est 100 roupies. Je n’essaye même pas de négocier avec lui, je prends note de son information et m’approche d’un second chauffeur qui m’annonce 100 roupies.

-OK. Mais seulement si tu me poses devant l’hôtel.

-No problem. No problem, je connais je connais…

DSC02144 [800x600modif]Ils n’y a jamais de problème et ils connaissent toujours. Mais comme d’habitude, à peine monté dans le rickshaw, il s’arrête dix mètres plus loin pour demander où se situe l’hôtel à un de ses collègues. Il finit par me déposer devant les portes fermées du centre ville. Je ne lui donne que cinquante roupies, et lui dit que les cinquante qui manquent se trouvent sur le perron de l’hôtel. Il a juste à m’accompagner. Il prétend que le bâtiment n’est qu’à cent mètres mais il refuse de m’accompagner et finit par accepter uniquement l’argent que je lui ai déjà donné avant de partir. Je comprends très vite pourquoi il n’a pas voulu me suivre, les cents mètres se sont transformés en kilomètre. Et pendant ce temps à marcher jusqu’à ma chambre, j’ai le temps de réaliser que je pense et réagis comme un indien. Cette capacité d’adaptation a parfois un côté effrayant. Je n’aime pas ce caractère là, même si je dois avouer que dorénavant j’ai la technique avec les vendeurs et personne ne veut plus rien me vendre. Une fois l’aspect business évacué, çà me permet de discuter d’autre chose beaucoup plus intéressant avec eux. C’est comme çà que je passe l’après midi assis dans l’entrée d’un magasin à regarder la vie défilée en dégustant l’excellent chai local (thé indien) avec son propriétaire.

DSC02142 [800x600modif]Je ne sais pas si c’est parce que nous sommes en pleine période de festival Diwali, mais je trouve la majorité des gens souriants à Udaipur. Et en parlant sourire, le réceptionniste de l’hôtel me demande s’il y a une raison particulière au fait que je souris en permanence. J’ai envie de lui répondre que j’ai eu de bons professeurs (Petite dédicace à Marjo et Lucia, les reines du sourire !). Cependant je lui offre une réponse beaucoup plus formel mais tout aussi vrai…

-Pendant le voyage, le meilleur vecteur de communication avec les locaux reste un regard souriant. C’est ma méthode pour n’attirer que les indiens sympathiques, ceux qui comprennent les sourires magiques. Vous êtes tellement nombreux qu’il me faut bien faire une sélection, non ?

DSC02152 [800x600modif]Sans me retourner, je sors pour suivre un jeune qui a répondu à mon appel. Il m’accompagne jusqu’au restaurant où travaille son père, le bien nommé « The Little Prince ». Je m’installe sur le pont qui traverse le lac artificiel Pichola pour observer avec délice le vol des oiseaux autour du Lake Palace qui a servi de décor au tournage du film Octopussy. Il n’existe qu’un seul mot pour décrire ce que mes yeux ressentent… Magnifique !

La nuit finie par tomber et je me mets sur le chemin du retour dans un concert de pétards et de lumières… Je passe une petite heure à déposer de la poudre colorante pour faire un dessin avec deux jeunes filles devant le magasin de leur parent Je profite de la complicité de la grande sœur pour surprendre et faire peur à la petite ! Tout le monde éclate de rire ! Happy Diwali ! Je me réjouis de la beauté de cette ville, mais je me délecte encore plus de son atmosphère paisible et heureuse… est ce toujours comme çà ou s’agit il d’une simple illusion en période de festival ? Peu importe, je m’endors au porte du paradis… où il existe encore quelques ennuis !

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Ces chiens qui gueulent m’emmerdent. Enfin c’est le tiers monde ici, et dans le tiers monde les chiens gueulent dès cinq heures du matin. Faut s’y habituer… CONNARD DE CLEBS ! Il fait chaud, très chaud et au bord de l’eau je m’évade dans mes pensées et ce maudit bouquin d’indécision. Je perds pied, j’ai la tête qui tourne… cet étrange sentiment d’être hors du temps m’envahit ! Je me sens emporté dans une stratosphère en perpétuel mouvement fixe. Le seul lien qui me rattache à ma condition est cette envie de pleurer pour aucune raison. Pleurer pour pleurer. Se vider totalement, une fois de plus, une énième fois telle une masturbation frénétique… Cracher ma profonde médiocrité !

DSC02201 [800x600modif]Je me ressaisis et je pars visiter le city Palace d’Udaipur. Ce fut le palais des Mahârânas (je ne suis pas sur d’avoir bien compris la différence entre les Maharajas et les Mahârânas, mais à priori il s’agit d’un titre lors de la colonisation des Indes par les anglais. Les Mahârânas n’auraient pas signé de convention avec les britanniques contrairement aux Maharajas… Ceci reste à vérifier et si quelqu’un connait les détails, je suis preneur !). Ce palais est un hymne aux couleurs et au faste, il correspond totalement à l’imagination que je pouvais en avoir. Contrairement à la visite du palais des sultans à Istanbul, je ne suis pas déçu ! Néanmoins, ce n’est pas une visite facile. Faut se les cogner les « gros ventres » indiens en visite pendant leurs vacances de Diwali. Çà bouscule de partout dans les petits couloirs du palais. C’est impressionnant, et au moment où je pense trouver un peu de répits dans la cour, un groupe vient m’aborder pour discuter. Ce sont des musulmans, et ils veulent essayer de me convertir ! Toujours le même problème dans cette région du pays, je comprends très vite comment les tensions et les massacres ont pu être extrêmes au moment de la fuite des anglais et la scission du pays avec la création du nouvel état Pakistanais. Même après tant d’années, les communautés hindoues et musulmanes ne se parlent pas. Doux euphémisme. Quant aux blagues des uns sur les autres, elles n’ont pas la nature « gentiment moqueuse » que nous pouvons avoir avec nos blagues sur nos amis belges.

DSC02229 [800x600modif]Ce qui ne change pas non plus, c’est ce besoin maladif qu’ils ont de me coller. Même lorsque la file d’attente et quasiment vide pour le spectacle folklorique du soir, ils ont besoin de supprimer tout espace libre entre eux et moi… ETOUFFANT ! Quant au spectacle, il vaut le détour, les danseuses très habiles sont envoutantes. Certaines se couvrent de grâce quand elles dansent, j’arriverai presque à les trouver jolies si elles n’avaient pas le couteau entre les dents. Ces princesses d’Udaipur n’ont pas eu besoin de me tailler un sourire au couteau pour que j’arbore une banane jusqu’aux oreilles. C’est un vrai show, avec un public enthousiaste (pas seulement des touristes). Je m’émerveille comme un enfant devant les joueurs de marionnettes. Guignol est au Rajasthan ! Je plonge dans mon esprit pour l’interroger… « un fakir, est ce quelqu’un qui peut marcher sur les braises fumantes ou du verre brisé ? Alors la danseuse avec ces pots sur la tête et son verre pilé sous la plante des pieds, était elle un fakir ?! Si oui, défi relevé ! (http://www.tictacaroundtheworld.fr/?page_id=709) »

// Sans certitudes à propos des fakirs, je quitte la superbe et sympathique Udaipur avec la tête pleine de rêves et d’étoiles. Mon périple au Rajasthan se termine en apothéose. Tous ces challenges depuis mon arrivée en Inde, toutes ces bousculades extérieures et intérieures m’ont usé mais aujourd’hui je suis un homme heureux qui a l’intime conviction que pour apprécier les charmes indiens il faut visiter les villages (+ 300 000habitants) plutôt que les villes…

Udaipur:

 

Posted on
Mardi, février 25th, 2014
Filed under:
Inde.
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2 Comments to “Mon nom est Pur, Udaipur !”

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@flo et manu: Coucou ! Le sourire est toujours bien accroché, j’espère que le votre également.
A bientôt

mars 1st, 2014
Kassé

Coucou Kevin moi aussi j ai eu le sourir en lisant ton roman j eqpere que tu le gardera gros bisous famille pereira

février 25th, 2014
flo et manu
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